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A chaque langage ses propres termes et/ou expressions idiomatiques
bien spécifiques. Plus que tout, à chaque langage sa propre culture, ce qui
implique que toute langue est susceptible d’avoir des termes supposément
intraduisibles.
Serendipity est l’un des 10 termes jugés les plus
intraduisibles, ou tout du moins, l’un des 10 les plus difficiles à traduire.
Il y a quelques années de ça, en passant d’une chaîne à une autre, je
suis tombée sur un film avec pour tête d’affiche Kate Beckinsale et John
Cusask : Un amour à New York. Dans la scène en cours, les deux
personnages principaux faisaient connaissance dans une boutique-restaurant du nom de Serendipity. Il s’agissait de la version française du film – à l’évidence –
et à l’époque je ne savais pas encore que le terme Serendipity était un mot réel, je me suis juste dit que ça sonnait bien. Puis, le
personnage féminin déclarait que la première fois qu’elle était venue à cet
endroit c’était à cause de son nom :
[Sara] – La première fois c’était à cause
du nom.
[Jonathan] - Hmm.
[Sara] - Serendipity. C’est un de mes mots
préférés.
[Jonathan] – Ah oui ? Pourquoi ?
[Sara] – C’est beau à entendre, même si ça
veut juste dire « heureux hasard. »
(retranscription de la version française – Un amour à New York)
Bien sûr, comme Serendipity est le nom de la boutique-restaurant – une célèbre
enseigne de New York qui plus est – traduire le terme aurait été assez
malvenu, d’autant plus que Sara le définit tout de suite.
C’est pour ça qu’à mon avis, la traduction du titre du film n’était
pas judicieuse. Pourquoi traduire le titre du film quand l’enseigne en est le thème ? Pourquoi rendre explicite ce qui est
implicite ? Pour anéantir ce qui fait la pertinence du titre ? Et
tout simplement, pourquoi même changer le titre ?
Mais recadrons un peu notre objectif : la traduction même de Serendipity.
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To each language
their own peculiar terms and/or idioms. More importantly, to each language
their own culture, which actually means that every language might have some virtually untranslatable
terms.
Serendipity is
deemed to be one of the 10 most untranslatable words or at least
of the 10 hardest words to translate.
A few years ago, I
came across a film on TV starring Kate Beckinsale and John Cusack: Un amour à
New York. The scene staged the two main characters getting acquainted with
each other at a store-restaurant named Serendipity. It was the French version of
the film – obviously – and at that time I didn’t know yet that Serendipity was a real word, I just thought it had a nice ring to it. But then, the
female character said that the first time she came in the place was because
of its name:
[Sara] - I first came in because of the name.
[Jonathan] - Hmm.
[Sara] - Serendipity. It's one of my favorite words.
[Jonathan] - It is? Why?
[Sara] - Uh-huh. 'Cause it's such a nice sound for what it means: a
fortunate accident.
Of course, since Serendipity is the name of the store-restaurant – well known trademark of New
York at that – translating the term would have been quite inappropriate, all
the more so with Sara defining it straightaway.
As far as I’m
concerned, in that very regard, the translation of the film title was not a
happy one. Why would you translate the title when the trademark is
the theme? Why make explicit that what is implicit? Why annihilate that what
makes the title relevant? And quite simply, why even change the title?
But let’s straighten our
focus a bit: the actual translation of Serendipity.
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I ¤ Origine
Dans une lettre écrite à Sir Horace Mann (Lettre 90, Jan. 28, 1754), Horace
Walpole a inventé le mot Serendipity d’après une traduction anglaise d’un
conte perse de Amir Khusrau (1302) – Livre Premier de Hašt Behešt ( هشت بهشت, Les huit Paradis) inspiré d’une
légende sur le quinzième roi Sassanide Vahrâm V Gôr « L’Onagre »
(420-438), successeur d’un roi tyrannique, Yazdgard I « Le
Pêcheur » – The Three Princes of Serendip.
Walpole associe une découverte avec un conte lu enfant et dont les
héros « faisaient toujours des découvertes, par accidents et sagacité,
des choses qu’ils ne cherchaient pas : » une découverte « de
l’espèce [qu’il] appel[ait] Serendipity. »
Le conte perse a d’abords
été adapté plus que traduit en italien en 1557, supposément par Cristoforo
Armeno, Peregrinaggio di tre giovani figlivoli del re di Sarendippo.
La version italienne a été traduite et adaptée en allemand en 1583
par Johann Wetzel Die Reise der Söhne Giaffers (Giaffer étant le roi de Serendip) ; en
français en 1610 par François
Béroalde de Verville L'Histoire véritable ou le Voyage des princes fortunez, puis en 1719 par le Chevalier de Mailly Les Aventures des trois princes de Serendip.
La dernière version française a ensuite été traduite en anglais en
1722 Travels and Adventures of Three Princes of Sarendip.
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I ¤ Origin
In a letter to Sir Horace Mann (Letter 90, Jan. 28, 1754), Horace Walpole coined the word Serendipity based
on the English version of a Persian tale by Amir Khusrow (1302) – Book One of Hašt Behešt
( هشت بهشت, The Eight Paradises) inspired by a legend about the fifteenth Sasanian King Bahram V Gur “Onager” (420-438), successor to a tyrannical King, Yazdegerd I “The Sinner” – The Three Princes of Serendip.
Walpole associated a
discovery with a tale he read once as a child and which heroes “were always
making discoveries, by accidents and sagacity, of things which they were not
in quest of:” a discovery as “of that kind which [he] call[ed] Serendipity.”
The Persian tale was
first adapted more than translated into Italian in 1557, supposedly by
Cristoforo Armeno, Peregrinaggio di tre giovani figlivoli del re di Sarendippo.
The Italian version
got translated and adapted into German in 1583 by Johann Wetzel Die Reise der Söhne Giaffers (Giaffer being the king of
Serendip); into French in 1610 by François
Béroalde de Verville L'Histoire véritable ou le Voyage des princes fortunez, then in 1719 by Chevalier de Mailly Les Aventures des trois princes de Serendip.
The last French
version got then translated into English in 1722 Travels and Adventures of Three Princes of Sarendip.
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II ¤ Une notion qui inspire
En 1748, le conte perse a été le point de départ du célèbre roman et
conte philosophique de Voltaire, Zadig ou la Destiné.
A son tour, Zadig et sa sagacité ont inspiré Edgar Allan Poe, et en
1841, sa nouvelle Double assassinat dans la rue Morgue est publiée dans le Graham’s Magazine – le
personnage C. Auguste Dupin devient alors le premier détective moderne et
Edgar Allan Poe ouvre la voie à un nouveau genre.
Avec la référence explicite dans Une étude en rouge – le premier roman de la série Sherlock Holmes, 1887 –
il y a fort à parier qu’Edgar Allan Poe a inspiré Sir Arthur Conan Doyle :
« Expliqué
ainsi, c’est assez simple, dis-je [Docteur Watson] en souriant.
Vous me rappelez
le Dupin d’Edgar Allan Poe. Je ne supposais pas qu’un
type de ce genre
existait en dehors des romans. »
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II ¤ Inspirational
notion
In 1748, this
Persian tale had been the base of Voltaire’s famous novel and work of philosophical fiction, Zadig or The Book of Fate.
In turn, Zadig and
his sagacity inspired Edgar Allan Poe, and in 1841, he got his short-story The Murder of the Rue Morgue published in the Graham’s
Magazine – the character C. Auguste Dupin thus became the first modern
detective and Edgar Allan Poe paved the way to a
new genre.
With the explicit
reference in A Study in Scarlet – the first novel of the Sherlock
Holmes series, 1887 – it is a safe bet to say that Edgar Allan Poe inspired
Sir Arthur Conan Doyle:
“It is simple enough as you
explain it,” I [Doctor Watson] said, smiling. “You remind me of Edgar Allen
Poe's Dupin. I had no idea that such individuals did exist outside of
stories.”
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III ¤ Etymologie
Serendipity est un néologisme issu de l’association de Serendip –
ancient nom de Ceylan, le Sri Lanka d’aujourd’hui – et du suffixe nominal –ity : le
néologisme alors formé est un nom décrivant un état ou une propriété.
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III ¤ Etymology
Serendipity is a
neologism made of Serendip – old name of Ceylon, modern Sri Lanka – and of
the nominal suffix –ity: the neologism then formed is a noun describing a
state or a quality.
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IV ¤ Les noms de
Serendip
Le nom Serendip
vient de l’arabe سرانديب (sarāndīb), du perse سراندیپ (sarândip), du Sanskrit सिंहलद्वीप (siṁhaladvīpa, Ile
Demeure-des-Lions).
En grec ancient, l’île était connue sous le nom de Ταπροβάνη
(Taprobánē, une translitération du nom pāli Tâmraparnî, feuille de cuivre),
ce qui a donné Taprobane en français.
Du temps de la colonisation par la Couronne britannique jusqu’en
1972, l’île était connue sous le nom de Ceylan, ce qui est une déformation du
nom cinghalais name ශ්රී ලංකා (śrī laṃkā, terre fortunée).
Puis en 1972, Ceylan abandonne son statut de dominion pour devenir
la République du Sri Lanka, reprenant ainsi son nom cinghalais original.
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IV ¤ Names of Serendip
The name Serendip comes from Arabic سرانديب (sarāndīb),
from Persian سراندیپ
(sarândip), from Sanskrit सिंहलद्वीप (siṁhaladvīpa, Dwelling-Place-of-Lions Island).
In ancient Greek,
the island was known as Ταπροβάνη (Taprobánē, a transliteration of the Pāli name Tâmraparnî, copper coloured leaf), which gave Taprobane in French.
At the time of the
British Crown colonization until 1972, the island was known as Ceylon, which
is a distortion of the Sinhalese name ශ්රී ලංකා (śrī laṃkā, resplendent
land).
Then in 1972, Ceylon
abandoned its dominion status to become the Republic of Sri Lanka, taking
again its original Sinhalese name.
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V ¤ La notion de Serendipity
En 1754, Walpole parle de Serendipity à l’évocation d’une découverte
faite « par accident et
sagacité. »
Dans sa réponse à Walpole, Mann reformule la description faite par
Walpole de la Serendipity en « une découverte utile et inattendue
faite à la place du résultat escompté, » ce qui revient plus ou moins à
la définition donnée en 1880 par Edward Solly – un chimiste anglais.
En 1945, Walter Bradford Cannon – physiologiste de Harvard – définit la
Serendipity dans The Way of an Investigator comme « avoir la faculté ou la chance de
trouver la preuve de ses idées de manière inattendue, ou bien la découverte
par surprise de nouveaux objets ou relations sans les avoir cherchés. »
En 1950, Robert King Norton – sociologue américain – la définit dans Social Theory and Social Structure comme étant « une découverte inattendue
anormale stimulatrice de la sagacité de l’investigateur. »
En 1957, Alex Osborn – publicitaire – la définit dans Applied Imagination comme étant « un facteur chance dans une recherche
créative, » « un stimulus accidentel déclencheur d’une inspiration
créative. »
Cependant, que ce soit le Cambridge Dictionary, le Chambers Dictionary,
le Longman Dictionary of Contemporary English, le MacMillan Dictionary ou le Merriam-Webster,
le mot Serendipity est définit par « une heureux découverte, inattendue
et utile, faite par hasard. »
Pour le Collins et le
OED, la définition est pour ainsi dire la
même, si ce n’est pour l’absence de la moindre mention quant à l’utilité
d’une telle découverte.
Toutefois, pas un seul ne mentionne la sagacité ou la stimulation
intellectuelle de l’investigateur, faisant ainsi de la découverte faite par
Serendipity le résultat d’un coup de chance dans le langage commun.
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V ¤ The notion of Serendipity
In 1754, Walpole talks about Serendipity when evoking discovery made
“by accident and sagacity.”
In his response to Walpole, Mann rephrases Walpole
description of Serendipity as “a useful and unexpected discovery made instead
of the anticipated result,” which is for all intents and purposes the same definition given in 1880 by Edward Solly – an English chemist.
In 1945, Walter
Bradford Cannon – an Harvard physiologist – defined Serendipity in The Way of an Investigator as “the faculty or the luck of
finding evidences of ideas in unforeseen ways, or the unexpected discovery of
new things or relations that were not looked for.”
In 1950, Robert King
Norton – an American sociologist – defined it in Social Theory and Social Structure as an “unexpected and anomalous
finding stimulating the investigator’s sagacity.”
In 1957, Alex Osborn
– an advertising executive – defined it in Applied Imagination as “an element of luck in a
creative quest,” “an accidental stimulus triggering the creative
inspiration.”
Now, whether it be the Cambridge Dictionary, the Chambers Dictionary, the Longman Dictionary of Contemporary English, the MacMillan Dictionary or the Merriam-Webster, the term Serendipity is defined
as “a fortunate, unexpected and useful discovery made by accident.”
For the Collins
and the OED, the definition is roughly the same, yet
they make no mention of the valuableness of such discovery.
However, none of
them whatsoever mentions the sagacity or the intellectual stimulation of the
investigator, thus making the serendipitous discovery the result of a lucky
strike in common language.
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VI ¤ Traductions françaises existantes et remarques
En 1954, dans le Vocabulaire de la psychologie, Henri Piéron – psychologue français – crée le
néologisme par calque : Sérendipité.
La traduction est donc un anglicisme. Serendipity ou Sérendipité sont tous les deux employés dans
les discours scientifiques. Et puisque Serendipity est un néologisme, la
traduction de Piéron n’est en soi pas forcément une mauvaise idée.
En 1973, l’Office québécois de la Langue Française propose fortuité comme traduction.
Le problème réside dans la définition donnée par le CNRTL :
caractère de ce qui se produit par hasard, de ce qui est imprévu. Il n’y a
pas la moindre notion de ce qui est trouvé à la place d’autre chose ou de
sagacité. Serendipity est ainsi juste un autre mot pour un événement qui se
produit par accident ou par hasard.
En 1985, d’après des textes choisis de De la ville au patrimoine urbain, André Corboz – historien genevois de
l’architecture – propose la traduction cinghalisme, faisant
ainsi un lien entre l’ancien nom du Sri Lanka, Ceylan. Le mot est un
néologisme formé de cinghalais – le terme français qui désigne
la langue du Sri Lanka – et du suffixe nominal –isme : le néologisme ainsi
formé est un nom décrivant un état ou un propriété.
En 2000, dans la traduction L’Entreprise
créative de Corporate Creativity par Robinson et Stern, heureuse coïncidence a
été proposé. Le problème est que coïncidence suggère une
pluralité et définit littéralement ce qui est identique ou qui se produit ou
existe simultanément, ce qui implique un point de référence connu.
Or Serendipity définit une découverte, en d’autres termes,
l’identification de ce qui était jusque là inconnu ou obscur. Heureuse ou
non, une coïncidence n’est en aucun cas une découverte.
En 2008, Jean-Louis Swiners suggère zadigacité comme traduction – un mot-valise
faisant référence au personnage de Voltaire Zadig et à la sagacité, la
perspicacité et l’efficacité entre autres.
Si Serendip est vraiment le nom perse du Sri Lanka, Zadig est lui un
personnage fictif créé par Voltaire. Les auteurs français sont connus pour
utiliser des noms et références perses pour critiquer la société française. Zadig
(Ṣādeq, le véridique) incarne les trois Princes du conte perse. Bien que la
traduction proposée par Jean-Louis Swinner ait une tonalité française, ce qui me gêne en tant que
traductrice dans cette solution est le fait qu’elle est construite sur une pure invention
alors que le nom du pays de la traduction du conte perse n’en est pas une, le
Sri Lanka existe vraiment.
En 2011, Henri Kaufman propose la traduction fortuitude – tout comme fortuité – caractère de ce qui se produit par hasard. Si les deux suffixes français –té
et –ude sont nominaux et décrivent une propriété ou un état, fortuit est le terme français pour fortuitious est décrit ce qui est imprévu et se produit par
hasard. Je ne fais que des suppositions quant à l’étymologie du terme.
Tout comme avec fortuité, il n’y a pas la moindre
notion de ce qui est trouvé à la place d’autre chose ou de sagacité. Encore
une fois, Serendipity est ainsi juste un autre mot pour un événement qui se
produit par accident ou par hasard.
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VI ¤ Existing French
translations & remarks
In 1954, in his Vocabulaire de la psychologie, Henri Piéron – a French psychologist – created a
neologism by using a calque: Serendipité.
The translation is thus
an anglicism. Both Serendipity or Sérendipité are actually used in scientific
discourses. And since Serendipity is a neologism, Piéron’s translation is not
necessarily a bad idea in itself.
In 1973, the Office québécois
de la Langue Française proposed fortuité as a translation.
Problem is the
definition given by the CNRTL: quality of something happening by chance, of
something that is unexpected. There is no idea of something found instead of
another or of sagacity. Serendipity is thus just another word for chance or
accidental event and fortuity (UK) or for happenstance (US).
In 1985, according
to chosen texts in De la ville au patrimoine urbain, André Corboz – a Genevan
architecture historian – proposed cinghalisme as a translation,
thus making a link with the old name of Sri Lanka, Ceylon. The word is a neologism
made of Cinghalais – the French term given to the language of Sri Lanka –
and of the nominal suffix –isme: the neologism then formed is a noun describing a state or a quality.
In 2000, in the
translation L’Entreprise créative of Robinson and Stern’s Corporate Creativity, heureuse coïncidence is
proposed. Problem is coïncidence refers to a plurality and literally means
things that are identical or occur or exist simultaneously, which means that
there is a known point of reference.
Now, Serendipity is
about a discovery, in other words, about identifying and revealing something
that has been hidden or obscure until then. Fortunate or not, a coincidence
is no discovery.
In 2008, Jean-Louis Swiners proposed zadigacité as a translation – a portemanteau word referring to Voltaire’s character Zadig
and to sagacité (sagacity), perspicacité (perspicacity) and efficacité
(efficiency) among others.
When Serendip is
actually the Persian name of Sri Lanka, Zadig is fictitious character created
by Voltaire. It is known that French authors used Persian names and
references to criticize French society. Zadig
(Ṣādeq, the veracious one) impersonates all three Princes of the Persian
tale. Though the translation proposed by Jean-Louis Swinner does have a
French ring to it, what bothers me as a translator in this solution is the
fact that it is constructed on a name invented from scratch when the
country’s name of the translation of the Persian tale is no invention, Sri
Lanka does exist.
In 2011, Henri Kaufman proposed fortuitude as a
translation – just like fortuité – the quality of something happening by
chance. If both French suffixes –té and –ude are nominal and describe a
property or a quality, fortuit is French for fortuitious and describes
something unplanned and happening by chance.
I am only hypothesizing on the etymology of the term.
Just like with fortuité, there is no idea of something found instead of another or of
sagacity. Serendipity is yet again just another word for chance or accidental
event and fortuity (UK) or for happenstance (US).
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VII ¤ Réflexions et propositions
Il est vrai que Serendip est un nom perse, mais du Sri Lanka, pas de
la Perse. Serendip a été utilisé dans le titre de la version italienne du
conte de Khusrau non seulement pour son exotisme, mais aussi et surtout parce
que l’île était le sujet d’actualité en 1555 depuis le début de la colonisation
du Sri Lanka – ce qui signifie que la version italienne du conte perse est
une trans-traduction qu’une réelle traduction.
Les trois Princes de Serendip auraient pu être Les trois Princes de
Perse, ou encore mieux, Les trois Princes de Sassan – du nom du roi fondateur
de l’empire Sassanide – le conte perse est inspiré d’une légende du quinzième
roi sassanide Vahram V Gôr.
A mon avis, traduire un néologisme inventé de A à Z d’une langue
source, décrivant une notion jusqu’alors jamais nommée, par un mot déjà
existant de la langue cible qui ne signifierait pas vraiment la même chose
que le néologisme de la langue source serait une erreur.
La notion derrière le mot étant nouvelle en anglais – tout comme en
français puisqu’il n’existe aucun mot français qualifiant cette notion – l’idée
de l’anglicisme n’est pas nécessairement une mauvaise option.
Cependant la mélodie du terme doit aussi être prise en compte au
moment de la traduction d’un tel mot nouveau. Puisque le mot est un
néologisme inventé de A à Z, autant en reproduire l’harmonie et le rythme.
Si le mot anglais Serendipity (/ˌsɛ.rɛn.ˈdɪp.ə.ti/) est harmonieux et
roule sur la langue, pour le mot français Sérendipité (/se.ʁɑ̃.di.pi.te/) ce
n’est pas vraiment le cas.
Si le ‘r’ se prononce /r/ – une consonne roulée alvéolaire voisée ou
R roulé – en anglais, le ‘r’ se prononce /ʁ/ – une consonne fricative uvulaire
sonore ou R guttural – en français.
De la même manière, si le ‘en’ se prononce /ɛn/ – une voyelle
semi-ouverte d’avant suivi d’une consonne alvéolaire nasal – en anglais, le ‘en’
se prononce /ɑ̃/ – suivi d’une consonne nasale le /ɛ/ devient /ɑ̃/ – en
français.
Puis, par association des deux sons, si en anglais le ‘ren’ de
Serendipity est un son léger presque délicat /rɛn/, c’est pour ainsi dire l’exact
opposé en français pour le /ʁɑ̃/ de Sérendipité – un son sourd, lourd presque
violent.
La notion d’ouverture d’esprit suggérée par le mot Serendipity est
alors pratiquement étouffée par la sonorité du mot Sérendipité. D’où l’idée de conserver cette subtilité dans la traduction du mot Serendipity.
Je propose le néologisme Sassanidescence /sa.sa.ni.de.sɑ̃s/ comme
traduction française du mot anglais Serendipity.
Avec le suffixe nominal français –escence, qui définit un état ou une
propriété tout comme –ité, le néologisme évoque le mot
Intelligence et ainsi l’ouverture d’esprit inhérente ; et bien que
Sassanidescence ne soit pas un calque réel de Serendipity, il y a un même
nombre de syllabes.
Le rythme fluide de Serendipity est conservé et Sassanidescence
renvoie directement au conte perse et à Vahram V Gôr, roi de l’Empire
Sassanide.
Pour finir, voici mes traductions :
¤ Sassanidescence for Serendipity.
¤ Sassanidescent for Serendipitous.
¤ Sassanidicien for Serendipist.
La forme verbale n’existe pas, et pour cause ! Une découverte ne
peut être décrite comme étant sassanidescente qu’APRES avoir fait la
découverte. C’est l’évidence même !
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VII ¤ Reflections
& propositions
Admittedly, Serendip
is a Persian name, but of Sri Lanka not of Persia. Serendip was used in the title of the Italian
version of Khusrow’s tale not only for its exotic flavour, but also and
foremost for the fact that the island was topical in 1555 since the colonial period of Sri
Lanka had begun – meaning that the Italian version of the Persian tale is
more of a trans-translation than an actual translation.
The Three Princes of
Serendip could have been The Three Princes of Persia, or even better, The
Three Princes of Sasan – after the founder of the Sasanian (or Sasanid)
Empire – the Persian tale was based on a legend of the fifteenth Sasanian
King Bahram V Gur.
In my opinion, it would
be a mistake to translate an invented-from-scratch neologism of a source
language, describing a notion never named until then, with a word already
existing in a target language that doesn’t have the exact same meaning of the
source language neologism.
The notion behind
the word being new in English - and in French, since there is no word in
French naming the notion – the Anglicism option is not necessarily a bad
idea.
But the musicality
of the term also has to be taken into account for the translation of such a
new word. Since the word is a neologism invented from scratch, we may as well
reproduce the harmony and the rhythm of it.
If the English Serendipity
(/ˌsɛ.rɛn.ˈdɪp.ə.ti/) is harmonious and rolls off the tongue, the French Sérendipité
(/se.ʁɑ̃.di.pi.te/) not so much.
When the ‘r’ is
pronounced /r/ – an alveolar trill consonant or
rolling R – in English, the ‘r’ is pronounced
/ʁ/ – a voiced uvular
fricative consonant or guttural R – in French.
Likewise, when the ‘en’
in pronounced /ɛn/ – a mid-open front vowel
followed by a voiced alveolar nasal – in English, the ‘en’ is pronounced /ɑ̃/ – followed by a nasal consonant /ɛ/ becomes /ɑ̃/ – in French.
Then, by associating
both sounds, when the ‘ren’ of Serendipity is a light almost delicate voiced
sound in English /rɛn/, it is quite the opposite in
French – heavy almost brutal unvoiced sound – for the /ʁɑ̃/ of Sérendipité.
The notion of
open-mindedness suggested by the word Serendipity is thus quite muffled by the sound of the word Sérendipité. Hence the idea to
keep this subtlety in the translation of the word Serendipity.
I propose the
neologism Sassanidescence /sa.sa.ni.de.sɑ̃s/ as a French translation of the
English word Serendipity.
With the French nominal
suffix –escence, which qualifies a state or a property just like –ité, the neologism evokes the word Intelligence and thus the inherent open-mindedness;
and though Sassanidescence is not a real calque of Serendipity, there is a
match in the number of syllables.
The flowing rhythm
of Serendipity is maintained and Sassanidescence refers directly to the
Persian tale and to Bahram V Gur, king of the Sasanid Empire.
Finally, here are my
translations:
¤ Sassanidescence for Serendipity.
¤ Sassanidescent for Serendipitous.
¤ Sassanidicien for Serendipist.
The verbal does not
exist, and for good reasons! A discovery can only be described as
serendipitous AFTER making the discovery. That’s quite obvious!
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Further readings:
Source:
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