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Auteur de poésie & de nouvelles dans la lignée
du romantisme & du gothique, je jongle entre le français et l'anglais.
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Author of poetry &
short-stories in the tradition of Romantic & Gothic Literature, I combine
French with English.
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D’où vient mon besoin d’écrire ?
J’ai commencé à écrire à la première lecture du
sonnet de Baudelaire « A
une passante », que Geoffrey Wagner a traduit “To a Woman
Passing By” ou que William Aggeler a traduit “To a
Passer-By”.
Je ne ferai pas de digression pour discuter de leur
traduction du poème, je commenterai uniquement la traduction de son titre.
Chaque traducteur a sûrement ses raisons, cependant
la traduction d'Aggeler n'est pas aussi précise que celle de Wagner. Quand en
français les noms ont un genre, en anglais il n'y en a aucun. Et à moins que
l'on ait déjà lu le poème, il n'y a aucun moyen de savoir si le passant n'est
pas une passante alors qu'un français, la question ne se pose même pas. Quoi
qu'il en soit, dans le sonnet il n'y a aucun mystère sur le genre du passant,
il n'y a donc aucune raison d'oblitérer cette précision dans le titre du
poème.
J'ai eu un vrai coup de coeur pour la langue
anglaise à la première lecture de Carmilla de Le Fanu et ai commencé à écrire en
anglais peu de temps après.
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What triggered my need to
write?
I started writing at the
first reading of Baudelaire’s «
A une passante », translated by Geoffrey Wagner by “To a
Woman Passing By” or by William Aggeler by “To a
Passer-By”.
I will not digress and
discuss about the translation of the poem made by both, I will only comment
on the translation of the poem title.
Each translator surely had
their reasons, but Aggeler’s translation is not as accurate as Wagner’s. When
in French nouns have gender, in English they have none. And unless one has
already read the poem, they have no means to know whether the passer-by is a
woman or a man whereas in French there is no question about it, it is
obvious. Regardless, there is no mystery whatsoever about the gender of the
passer-by within the sonnet, so there is no need to obliterate the gender in
the poem’s title.
I really fell for the
English language at the first reading of Le
Fanu’s Carmilla, and started writing in English
shortly after that.
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D’où vient ce besoin de traduire ?
Si cet auteur Anglais du XIXème siècle, George
Borrow, affirme que « la traduction
n'est, au mieux, qu'un écho », l’auteur Français Albert Bensoussan
l’illustre à merveille dans ses Confessions d’un traître : « Le traducteur est […] une plume creuse, assurément,
car elle doit résonner de l'écho original. »
Quand on écrit, on se rend d'autant plus compte de
la véracité d'un tel propos.
A écrire à la fois en anglais et en français, en
fonction de l'humeur ou de quelle langue correspond le mieux à une idée que
l'on veut transmettre, peu importe que cela soit écrit en français ou en
anglais, l'identité littéraire de l'auteur doit être reconnaissable.
Comme le dirait Ling Xi : « Il m'importe peu de changer de peau, c'est
moi-même que je veux retrouver [dans un texte]. »
Le meilleur scénario serait que chaque auteur soit
leur propre traducteur, et d'ainsi être capable de traduire leur propre
travail en n'importe quelle autre langue.
C'est beau de rêver !
Selon Bellos dans Le poisson et le
bananier, cela reviendrait à maîtriser « jusqu'aux [5 000 à ] 7 000 langues parlées dans le
monde aujourd'hui. »
En effet, c'est beau de rêver !
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What triggered this need to
translate?
If this English author from
the 19th century, George Borrow, claims that "translation
is, at best, an echo", the French author Albert Bensoussan
illustrates it perfectly in his Confessions of a Traitor: “A translator is […] an hollow nib, most certainly, for it has to resound with the original’s echo.”
When one writes, the truth
behind such comments appears all the more potent.
Writing in both English and
French languages, depending on the mood or on which language fits the most
the idea one wants to convey, no matter whether it
be written in French or in English, the literary identity of
the writer needs to be recognized.
As Ling Xi would put
it, “the change of skin doesn’t matter,
it is myself that I want to recognize [into a text]”.
The best scenario would be
for every writer to be their own translator, hence to be able to
translate their own work into any other languages.
One can dream!
According to Bellos in Is
That a Fish in Your Ear?, that would mean mastering “as many as [the 5,000 to] 7,000 languages spoken in
the world today” .
Indeed, one can dream!
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Y a t-il incompatibilité à être à la fois auteur et
traducteur littéraire ?
Auteur ou traducteur.
Etre le premier, être le second; ces questions ne
devrait pas exister. Sans même considérer la loi
française qui reconnaît le traducteur comme étant un auteur à part
entière (cf Article L112-3), un auteur est autant un traducteur qu'un traducteur est un
auteur. Les auteurs retranscrivent leurs idées avec des mots, les
traducteurs jouent avec les mots en partant d'une langue source à une langue
cible.
La similarité entre les deux tient au fait qu'aucune
langue dans le monde ne peut exprimer une idée avec une parfaite précision,
aucune langue dans le monde ne peut être traduite en une autre avec une
parfaite précision. Il y a toujours un petit détail qui manque, aussi méticuleux soit le travail du traducteur.
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Is there incompatibility in
being both writer and literary translator?
Writer or translator.
To be the latter, to be the
former; these questions shouldn’t exist. Regardless of the fact that a translator is
fully recognized as a writer, according to French Law (cf Article L112-3) , a writer is as much a translator as a
translator is a writer. Writers put their ideas into words, translators
play with words from a source language into a target language.
The similarity between both
of them lies into the fact that no language in the world can express an idea
with perfect accuracy, no language in the world can be translated into
another with perfect accuracy. There is always a little something left off,
no matter how thorough translators are.
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Pourquoi traduire/écrire en Anglais ?
La langue anglais est dominante en tant que langue
source et quasiment inexistante en tant que langue cible. Cela implique que
si un auteur non anglophone d'origine veut être connu et toucher un large
éventail de lecteur, il doit soit écrire en anglais ou traduire son propre
travail en anglais.
Utilisée à l'échelle mondiale, il y a de grande
chance que la langue anglaise devienne le Nouvel Esperanto. Si chacun
parlait aussi couramment l'anglais que leur langue maternelle, les fantaisies
telles que le poisson Babel n'aurait plus aucune raison d'être.
Je me suis mise à écrire parce que je voulais être
lu, en plus de vouloir laisser une trace. Et dans ce but d'être lue, je dois
toucher le plus large évantail de lecteurs. Selon Marco Sonzogni, Maître de
Conférence à l'Université Victoria de Wellington, en Nouvelle-Zélande, « l'anglais est la langue universelle
[...] vous touchez les quatre coins du monde si vous êtes traduit en
anglais. » (cf podcast en anglais : "Art or Echo – The author/translator relationship: hate or love?")
Mon amour pour la langue anglais mise à part, cette
idée même a provoqué mon envie de devenir traductrice littéraire. Mais
ensuite, j'ai été contaminée et l'auto-traduction n'était bientôt plus
suffisante - traduire en français les romans d'auteurs anglophones qui m'ont
atteinte est simplement devenu impérieux.
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Why translate/write into
English?
English is dominant as a
source language but almost irrelevant as a target language. It means
that if non-native-English-speaker writers want to be known and reach a wide
range of readers, they should either write in English or translate their own
work into English.
Actually, there is a fair
chance the English language, being this global, would become the New Esperanto. If everyone ever get to be as fluent in
English as they are in their mother tongue, fantasies about Babel fish would
no longer be relevant.
I have been writing because
I wanted to be read, on top of the want to leave a trail. In order for
me to be read, I have got to reach the widest readership. “English is the global language”, as Marco
Sonzogni – senior lecturer in Italian at Victoria University, Wellington, New
Zealand – put it: “you reach every corner
of the world if you’re translated into English." (cf podcast in English: "Art or Echo – The author/translator relationship: hate or love?")
My love for the English
language aside, this very idea triggered my want to be a literary translator.
But then, the virus got to me and self-translation soon wasn’t enough -
translating English written novels which got to me into French became
something I just had to do.
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Who's Mac?
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